ES SARNALHÈRS

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focus / articles / LE SOLEIL – astre et célébrations

invité
Gabriel Gandolfo
Maître de conférences en neurosciences,  Université Côte d’Azur

Article  "Balade pluridisciplinaire autour du soleil"
publié dans "Biologie Géologie n°2-2021"

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À Bausen, le solstice d'hiver était sans doute célébré mais il n'en reste pas de trace, dans d'autres endroits en Catalogne il se célèbre encore quant au solstice d'été il est célébré dans la vallée à Les et Arties, à Bausen (réactivé il y a peu). La vie s'est longtemps faite jusqu'à récemment à l'heure solaire et le rythme des saisons a accompagné la vie des bergers et des plantations.
Le soleil est primordial pour garantir de bonnes récoltes, développer les légumes et les céréales, mais un excès de soleil brulerait et compromettrait toute récolte, c'est une force ambivalente, une force de vie et de mort qui symbolise  la vie, la mort et la renaissance.

Les deux extraits de cet article permettront de bien se figurer l'importance du soleil.


© Es Sarnalhèrs

Extrait article
le temps annuel :
le soleil orchestre la cadence saisonnière, le solstice d’hi- ver ouvrant la phase ascendante, lumineuse, du cycle annuel et le solstice d’été, la phase descendante, celle de l’obscuration ; le zénith (chemin droit en arabe) marque le point supérieur de la roue solaire, le sommet de l’hémicycle évolutif (on fête donc le Soleil le 24 juin qui signale l’apogée de la course solaire) et le nadir (opposé en arabe), le point le plus bas ; le passage au zénith symbolise celui du ni à l’in ni, de la vie dans le temps à la vie dans l’éternité ; au sommet du zénith, on dira « la mort est dans la vie » (media vita in morte sumus) et au plus bas du nadir « la vie est dans la mort » (voir APBG, Bulletin 4-2019 : 167-186). D’où la gure dans l’art roman du Christ chronocrator (qui gouverne le temps). Semblable opposition se retrouve dans le symbolisme gréco-latin des portes solsticiales représenté par les deux faces de Janus (car le soleil peut ensemencer ou dessécher, vivi er ou tuer selon sa puissance) ; chez les Chinois où le solstice d’été correspond au soleil, au feu et à la tête, et celui d’hiver, à l’eau, à l’abîme et aux pieds ; dans la tradition hindoue où le premier ouvre la voie des ancêtres (pitri-yâna) et le second, celle des dieux (deva-yâna). (...)


Manuscrit de la bibliothèque Vadiana, Saint-Gall, vers 1530

Les manifestations terrestres de l’activité solaire :
sur le géomagnétisme : il existe des variations diurnes régulières du champ ma- gnétique terrestre selon la position du Soleil qui joue un triple rôle par son action gravi que, thermique et ionisante ; des variations irrégulières appelées « crochet magnétique » (solar are e ect en anglais) qui sont un renforcement passager des précédentes dû à une augmentation de l’ionisation au cours d’une éruption chromosphérique (cette ionisation diminuant lors des éclipses solaires).

sur le climat et les phénomènes météorologiques : le bilan radiatif global de la Terre (et notamment le rayonnement thermique infrarouge) étant à plus de 99% d’origine solaire, notre planète reste ainsi en « équilibre dynamique ».

sur les marées. C’est une conséquence de la gravitation universelle : quand deux corps célestes se trouvent dans une relative proximité, ils exercent l’un sur l’autre des forces de gravitation di érentielles selon leur distance et leur masse respectives (c’est pourquoi ce phénomène s’observe aussi sur la lune, une étoile, une galaxie... bref, il est universel). Sur Terre, on distingue :

− les marées aquatiques : mouvement oscillatoire du niveau de la mer dû à l’attraction exercée par le Soleil (et aussi la Lune) sur les particules liquides ; la plus connue est la marée océanique dont l’amplitude varie selon la distance relative Soleil-Terre (et Lune- Terre) : marée d’équinoxe ou de solstice ; la marée uviale est une marée côtière qui se propage dans le euve sous forme d’une onde dérivée progressant vers l’amont avec une périodicité identique (ex : le mascaret des équinoxes peut ainsi atteindre plus de 1000 km dans le bassin de l’Amazone) ; l’onde-marée possède une énergie potentielle pour déformer la surface de l’eau et qu’on peut capter (usine marémotrice).

− Les marées terrestres : la partie solide du globe peut subir des déformations élastiques sous l’action de la force des marées aquatiques ; exemple de la marée souterraine de certains puits ou de mines inondées, des déplacements relatifs des bords de certaines failles...

sur les aurores polaires (boréales ou australes selon l’hémisphère), quand les vents solaires déforment la magnétosphère terrestre (protectrice) en créant des nuages ionisés re étant les ondes radio et l’émission de lumière visible par les atomes ainsi excités.
sur les perturbations des moyens de communication et de navigation utilisant des satellites à basse altitude, endommagés par l’ionisation de l’ionosphère due aux vents solaires.

Gabriel Gandolfo
Article  "Balade pluridisciplinaire autour du soleil"
publié dans "Biologie Géologie n°2-2021"
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